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Le miracle des migrations d’oiseaux

Publié le 10.10.2011 - Voir les commentaires

Chaque année, à l'automne, des millions d’oiseaux migrent sur de très longues distances, traversant déserts et continents, pour trouver refuge au Banc d’Arguin, puis reviennent vers le nord au cours du printemps. Tout au long de leur itinéraire, ces oiseaux migrateurs traversent les frontières politiques, économiques et culturelles et trouvent des zones de repos, d’alimentation et de reproduction, dans différents pays. Ils sont à la fois le symbole et l’expression la plus concrète du fait que le patrimoine naturel mondial n’est pas une question de pays en particulier mais bien un phénomène d’interdépendance globale de nos écosystèmes. La migration des oiseaux est considérée comme un des grands miracles naturels. Par exemple, la distance parcourue entre l’Europe et le Banc d’Arguin par le Bécasseau maubèche (Calidris canutus), une espèce de gros limicole, est de 4.500 km !

La plupart des oiseaux migrent en groupe, constituant des formations en chevron. Si la manière dont ils arrivent à se repérer reste mal-connue, une de leur destination favorite n’est en revanche plus un secret : la Mauritanie. Chaque année, ils sont en effet plus de deux millions à trouver refuge au Banc d’Arguin où ils trouvent nourriture et calme. Calme, car ce Parc national de 12,000 km2 n’est habité que par und millier de pêcheurs Imraguen. Cet isolement apporte aux oiseaux un véritable havre de paix, que le projet de Sidi compte amplifier. Nourriture ensuite, car le phénomène d’Upwelling  favorise le plancton, à la base des chaînes alimentaires de l'écosystème marin. Du coup, poissons et crustacés s’y trouvent en abondance, ainsi que des mollusques et des vers. La quasi-totalité des oiseaux migrateurs du nord-ouest de l'Europe hiverne sur le Banc.  La spatule blanche, par exemple, reconnaissable par son long bec large et plat, vient d’Europe et traverse mer et désert pour se reproduire sur le Banc d’Arguin. Une partie de ces spatules s’est même sédentarisée sur le Banc : Une sous-espèce de spatule est endémique. De manière plus générale, les îles du Banc d’Arguin sont une véritable pouponnière pour les oiseaux européens en quête de calme où hérons, hérons cendrés pâles, flamants, aigrettes et goélands y nichent et s’y reproduisent.

La Banc d’Arguin et le dernier grand espace naturel (non-exploité, intouché, etc.) en Afrique de l’Ouest. Ainsi, il est encore habité par des espèces qui sont ailleurs décimées ou disparues. Cependant, l’Eden ornithologique que constitue le Banc d’Arguin est fragile et menacé. Les dangers principaux qui guettent ce site sont la découverte de gisements pétroliers voisins et le développement humain, notamment du tourisme. Les observatoires de Sidi, qui permettront l’observation des oiseaux tout en respectant leur besoin de calme et d’intimité, participent à cet effort de protection des oiseaux du monde entier, pour leur survie à eux, et notre bonheur à tous.

Photos by Hellio & Van Ingen

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