La légende prétend que les dieux, s’étant aperçu, le dernier jour de la création du monde, qu’ils avaient oublié de planter le baobab, l’ont jeté depuis les cieux. Depuis, il est devenu l’emblème du Sénégal.
Arbre massif et millénaire, au tronc généreux et au bois mou, qui paraît avoir été retourné, ses branches irrégulières comme autant de racines vers le ciel, le Baobab est esthétiquement unique. Il l’est aussi de par ses diverses propriétés qui en font une des espèces fruitières les plus utiles du Sahel :
- Source d’alimentation. Toutes les parties du baobab sont exploitées pour se nourrir : Les racines et les feuilles qui, bouillies, contiennent du calcium, du fer, du magnésium et du phosphore. Une fois grillées, les graines, très nourrissantes, remplacent le café. Le fruit, appelé « pain de singe », contient deux fois plus de calcium que le lait et sa pulpe donne une boisson très populaire, délicieuse et sucrée : le jus de bouye. Surtout, le tronc du baobab peut stocker plus de 100 000 litres d'eau, ce qui est essentiel à la survie de nombreuses tribus nomades.
- Arbre thérapeutique. Dans la médecine traditionnelle, le baobab est utilisé pour lutter contre les problèmes digestifs, le jus de bouye étant antidiarrhéique. De plus, ses feuilles sont infusées pour limiter les fièvres du paludisme.
- Arbre à cordes. L’écorce est constituée d’une matière fibreuse qui permet de fabriquer des cordages, des tissus, des filets de pêche et des cordes pour les instruments de musique.
- Une valeur culturelle forte. Arbre symbole d’Afrique de l’Ouest, source inépuisable d’inspiration pour peintres, musiciens et poètes, lieu magique qui cristallise espoirs et superstitions des communautés, il servait aussi de sépulture aux griots, ces conteurs et bardes que l’on évitait d’enterrer en pleine terre, de peur que celle-ci ne devienne stérile.
- Un arbre menacé. C’est St Exupéry, dans le Petit Prince, qui le dit le mieux : « C'est ainsi que, le troisième jour, je connus le drame des baobabs ». Fortement menacés par des pratiques agricoles trop intensives, notamment pour ce qui est de la récolte des fruits et des feuilles, les baobabs sont aussi victimes de la spéculation foncière. Cette dégradation est importante : le défrichement annuel est estimé à 4% en Afrique de l’Ouest. A ce rythme-là, dans 25 ans il n’y aura plus de baobab.
Dans l’Ecoparc d’Augustin, les baobabs seront protégés et les villageois pourront profiter de ses multiples vertus.