Comment les rejets urbains polluent-ils les écosystèmes marins ?
Le long des 700km de littoral sénégalais, l’industrialisation et l’urbanisation ne cessent d’augmenter, et avec elles la production de déchets en tous genres qu’il faut éliminer d’une façon ou d’une autre. Or, pour les 3 millions d’habitants que compte Dakar, près de 80 % des rejets ménagers et industriels sont directement déversés dans l’Atlantique sans être traités au préalable, détruisant ainsi nos richesses marines.
Il existe plusieurs types de pollution par déchets urbains :
Pollution par macro-déchets (ou déchets solides) : 1ère cause de pollution marine au monde, qui conduit à l’eutrophisation des milieux (étouffement du fond marin par la prolifération de végétaux) et à l’asphyxie des êtres vivants dans ces milieux, empêchant la reproduction des espèces.
Pollution chimique : c’est une pollution par divers produits toxiques déversés dans l’océan : métaux lourds, pesticides, détergents, ou encore polluants organiques persistants (POP), à savoir des produits chimiques à longue durée de vie avec de nombreux effets néfastes sur la santé humaine et le monde sauvage.
Pollution biologique : c’est une pollution issue des micro-organismes (bactéries, algues, virus etc.) provenant des eaux usées, qui prolifèrent et dégradent le milieu marin. Par exemple, la baie de Hann, autrefois l’une des plus belles plages d’Afrique de l’Ouest, reçoit plus de 55 000 m3 de matières fécales par jour !
Pourquoi protéger les écosystèmes marins ?
Pour des raisons de santé : plus on monte dans la chaîne alimentaire, plus les produits toxiques consommés sont concentrés dans l’organisme. Aussi, l’homme qui mange un poisson contaminé au mercure emmagasinera une quantité doublée ou triplée de mercure dans son organisme, avec de graves conséquences pour sa santé.
Pour des raisons économiques et sociales : la pêche et le tourisme sont parmi les principales ressources économiques du Sénégal ; si la biodiversité marine se dégrade ou disparaît, les activités économiques qui en dépendent se dégradent aussi, et le pouvoir d’achat des populations qui en vivent se détériore.