De son nom scientifique Piliostigma thonningii, le fara est une espèce de la famille des Caesalpiniaceae et du genre Piliostigma. Son nom diola est Noubeumbe. Originaire d’Afrique tropicale, le fara est répandu dans la région soudano-guinéenne, du Sénégal jusqu’au Cameroun. Tandis que cet arbre peut mesurer jusqu'à 40 m. de hauteur, son tronc élancé n’atteint que 30 à 35 cm. de diamètre. Il pousse par germination des graines ou par repousse de bourgeons à partir des racines. Le fara peut vivre dans tous types de sol, mais il préfère les sols argileux lourds ou les sols limoneux moyens. Le Piliostigma thonningii est un arbre d’agroforesterie qui convient à la culture mixte avec d’autres plantes cultivées. Les individus jeunes sont sensibles aux dégâts des incendies.
Le fara fournit toutes sortes de produits utilisés dans la médecine traditionnelle. Au Sénégal, les feuilles sont utilisées dans le traitement de la démence (dégradation des capacités intellectuelles). Les fleurs séchées puis réduites en poudre se consomment dans la nourriture, se boivent mélangées à de l’eau ou se fument avec du tabac, en traitement contre la toux. Le fruit est l’ingrédient des préparations utilisées dans le traitement de la toux, de la bronchite et des maux de tête. On peut appliquer des petites tranches du fruit sur les blessures en guise de pansement. En cas de maux de dents, on boit l’infusion ou la décoction des feuilles, ou on mastique les feuilles bouillies. Les femmes mastiquent l’écorce de racine pour se rougir les lèvres.
En milieu mandingue, les fibres du fara sont utilisées pour façonner un masque culturel (kankouran). Ce masque est un être mythique, gardien des valeurs de la culture et des coutumes mandingues. Pendant toute la durée de l'initiation, le kankouran apparaît pour protéger les jeunes circoncis.